TRÊVE HIVERNALE … COMMENT L'ABORDER ? MES SOUVENIRS DU PELOTON PRO.
- Sébastien Reichenbach

- 16 oct.
- 2 min de lecture
Les jours raccourcissent, les cuissards courts disparaissent, on enfile un maillot long, puis des jambières. La transition est douce : les couleurs d’automne nous aident à oublier l’été qui s’en va peu à peu.
L’automne a toujours été ma saison favorite.
Le Tour de Lombardie, ma course de rêve, marquait pour moi la fin de la saison.
Sa ligne d’arrivée symbolisait la libération, le moment où toute la pression retombe avant la coupure hivernale et les vacances.

Chez les professionnels, la trêve est vécue très différemment selon les équipes et les cultures.
Certains ne prennent que quelques jours avant de reprendre les longs entraînements.
De mon côté, j’ai été “éduqué” chez Groupama-FDJ à réellement couper :
4, parfois 6 semaines sans vélo.
Et honnêtement, ça me convenait parfaitement.
Je pratiquais d’autres sports, je changeais d’air.

Mentalement, c’était essentiel.
Une forme de cicatrisation après onze mois de tension continue.Je repartais à la mi-novembre, frais et motivé comme un gladiateur.
Mais bien sûr, je ne conseille pas à tout le monde de s’éloigner aussi longtemps de son vélo. Un cycliste amateur, pour qui le vélo est un équilibre dans une vie professionnelle chargée, n’a pas besoin d’une coupure totale.
Mieux vaut réduire le volume, baisser les intensités, rester en zone basse et modérée, et surtout garder le plaisir.
C’est la période parfaite pour rouler sans pression, lever la tête du compteur et simplement apprécier nos belles routes (pas comme moi sur l'extrait du Lombardie ci-dessous ;)
Pour les coureurs élites, qui ont enchaîné les courses de février à octobre, s’éloigner quelques semaines de la routine n’apporte que des bénéfices : récupération physique, relâchement nerveux, et surtout une recharge mentale indispensable.

C’est aussi le moment de faire le bilan de la saison, de réfléchir à la suivante, mais surtout… de faire ce qu’on n’a pas le temps de faire le reste de l’année.
Marcher, randonner, explorer d’autres sports, sortir du cadre.
Et puis redécouvrir, petit à petit, l’envie de rouler.
Et si je perds tout ?
Je tiens à rassurer ceux qui redoutent de “perdre leur niveau” pendant la coupure hivernale : Non, tu ne perdras pas instantanément ta FTP, ta VO₂max ou ta puissance.
Les adaptations physiologiques (capillarité, mitochondries, efficacité métabolique) mettent des semaines à se rétracter, surtout si tu maintiens une base active, quelques séances légères ou un peu de marche suffisent à entretenir le terrain.

Une pause bien planifiée peut même favoriser la récupération nerveuse, hormonale et mentale, ce qui rend la reprise plus saine et plus durable.
Plusieurs études montrent que trois semaines d’arrêt complet n’entraînent pas de perte musculaire majeure et que les capacités aérobies reviennent très vite dès la reprise structurée.
Quand tu reprends, avec une progression intelligente, tu peux retrouver voire dépasser
ton niveau précédent plus vite que tu ne l’imagines. Le corps a une mémoire remarquable : il sait revenir là où il était, à condition qu’on le respecte.
PS: Cette année là (2018) , mon ami Thibaut Pinot a remporté la course, une belle récompense pour nous tous! ;)

