LE MASSAGE, RITUEL INTEMPOREL DU CYCLISME
- Sébastien Reichenbach
- 23 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 avr.
Ah, les massages… Ce rituel ancré dans les mœurs du cyclisme de compétition.
On pense à ces images d’un Poulidor entre les mains de son soigneur, ou de Coppi, allongé sur une table de massage, les jambes couvertes de crème, la canne posée à portée de main.

Si une chose n’a fondamentalement pas changé dans le monde du vélo, à part quelques nouveaux outils (pistolets ou autres appareils d’électrostimulation dont nous aurons l’occasion de reparler), c’est bien ce moment sacré et immuable qu’est le massage d’avant ou d’après-course.
Toujours le même décor : une chambre d’hôtel, une table de massage, une crème qui sent fort l’arnica, un soigneur tout de blanc ou d’habits d’équipe vêtu… et c’est parti.

Un instant de détente ?
Pas toujours. Car selon le masseur, les massages sportifs peuvent être bien plus intenses qu’agréables. Il faut parfois s’accrocher pour ne pas sauter au plafond.
Dans le monde pro, tout est organisé autour du massage : stages, courses,
rassemblements. Il faut que chaque coureur passe sur la table avant le repas, au minimum 30 minutes, idéalement 45 voir un peu plus sur les courses importantes, c’est la règle.
Et souvent, c’est, encore !, la course contre la montre.
Sur les Grands Tours, après des transferts interminables, il n’est pas rare de se faire masser à 23h, le ventre vide. Parce que – légende ou non – il ne faut pas se faire masser juste après avoir mangé. Les anciens disaient que la digestion pompait trop d’énergie. Perso, je n’ai jamais vu d’étude là-dessus, mais bon, on respecte les traditions…

Pour moi, le massage, c’était surtout un moment pour déconnecter.
Discuter d’autre chose que de watts, de tactiques, de faits de course et de cols. Créer un lien.
Mon soigneur attitré, avec qui j’ai fait six Grands Tours, est devenu un vrai copain, après avoir été un confident, un soutien du quotidien sur ces course exigeantes.
On s’écrit encore chaque semaine.
Chaque coureur est différent : certains ont besoin de pression, de force, de ‘’profondeur’’, d’autres non.
J’ai la chance d’avoir des muscles assez souples, donc les massages trop appuyés me faisaient plus de mal que de bien. À l’inverse, certains aiment tellement les massages profonds que les soigneurs finissent rincés à la fin de leur journée déjà bien chargée.

Il en va de même pour la tête.
Selon le masseur et surtout le charactère ou l’humeur du coureur,
la séance peut-être très bavarde
ou au contraire parfois silencieuse jusqu’au pré sommeil.
Sur un Grand Tour, c’est un masseur pour deux coureurs, et on passe facilement une heure sur la table.
Cette routine ne fait aujourd’hui plus partie de mon quotidien, mais j’ai récemment rencontré Natacha, une passionnée de vélo de la région de Nyon.
Elle propose ‘’un moment de récupération, de détente, de libération des tensions du quotidien’’ comme elle le dit, au travers de massages professionnels adaptés aux sportifs. J’ai saisi l’occasion d’en discuter avec elle :

Natacha, pourquoi intégrer le massage dans sa routine de cycliste ?
Que tu sois amateur ou compétiteur, le vélo met ton corps à rude épreuve. Les heures de selle, les efforts répétés, les chocs et la posture figée peuvent engendrer des tensions musculaires, des douleurs, voire des blessures.
En quoi le massage est-il important pour le corps et donc la performance ?
Pour faire simple, il permet tout d’abord de libérer les tensions et assouplir les muscles.
Il a également un impact important sur la circulation sanguine,
ce qui stimule et favorise la récupération.
Qui dit bonne récupération dit capacité à répéter les efforts mais surtout, et c’est essentiel, éviter les blessures chroniques.
Un bon massage, bien placé dans ta semaine, peut réellement changer ta manière de pédaler et de travailler sur le vélo.
Je pense que le massage, ce n’est pas juste un luxe. C’est un outil de performance. De prévention. Et parfois, un espace de respiration dans un quotidien d’athlète souvent bien rempli. Je suis tout à fait d’accord, merci !
Vous pouvez retrouver les services proposés par Natacha Rutz sur le site Kaleona,
elle combine les techniques manuelles, de respiration mais également la sono thérapie et l’accompagnement énergétique dans une approche globale et personnalisée parfaite pour les sportifs.
À bientôt sur les routes ou ici pour approfondir le sujet !